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Foires et Salons : le miroir aux alouettes !

Cette adhérente habitant à la frontière de la Corrèze et de la Creuse avait signé un bon de commande au Salon de l’Agriculture à Paris portant sur plusieurs équipements en nouvelles technologies (panneaux photovoltaïques, ballon thermodynamique et pompe à chaleur). Elle s’est très vite aperçue qu’elle avait été « artistiquement » escroquée par un beau parleur, un vrai boni menteur. Payer 28.000 euros pour des biens dont le coût total, installation comprise, ne valait pas la moitié ! Mais le hic était que la commande avait été passée dans une Foire ou un Salon, c’est-à-dire sans pouvoir bénéficier du délai de rétractation de 14 jours ni remettre en cause sa signature.

Un courrier recommandé adressé à la société installée à Marseille mettant en avant les incohérences techniques de cette commande (comment pouvoir apprécier depuis Paris la réalité du dimensionnement des installations à effectuer sur des biens immobiliers situés en Creuse ?) a fait tout son effet et la société a accepté d’annuler le bon de commande et de ne pas percevoir le montant de l’acompte figurant sur la pré-empreinte de la carte bancaire.

Il faut dire que, parallèlement et sur nos conseils, notre adhérente s’était barricadée chez elle et interdisait toute intrusion des ouvriers à son domicile, ce qu’ils ont cherché à faire à deux reprises. Forte de son contrat légalement signé, la société aurait pu obtenir de la justice l’exécution forcée mais elle a préféré ne pas prendre le risque de voir les instances judiciaires mettre le nez dans ses agissements quasi délictueux.

L’obstination finit toujours par payer.

La morale de cette histoire repose sur deux éléments importants.

Le premier concerne le fait qu’effectuer une commande lors d’un Foire ou d’un Salon n’est pas favorable au consommateur qui ne bénéficie d’aucune protection et qu’il serait bon que le législateur intervienne enfin pour mettre ces manifestations commerciales au même rang que les commandes effectuées via Internet, c’est-à-dire avec un délai de rétractation de QUATORZE jours. On peut également s’interroger sur les surcoûts inhérents à ce type de vente : la comparaison entre les équipementiers n’est souvent pas possible et il y a bien quelqu’un qui paye les frais de la Foire (un stand au Salon de l’Agriculture à Paris est loin d’être gratuit).

Le second élément à mettre en exergue est le fait que commander à Paris, à une société  basée à Marseille, des installations à effectuer dans la province profonde, n’est pas tout à fait neutre. Qui paye les déplacements des ouvriers lors des installations ? En cas de dégâts commis à l’occasion de ces installations effectuées souvent dans la précipitation et découverts après le départ des ouvriers, comment obtenir la remise en état ? Enfin, en cas de dysfonctionnement des installations, comment peut-on obtenir l’intervention rapide des ouvriers occupés à l’autre bout de la France ?

Achetons local pour lutter contre la désertification de nos régions.